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Qui décide de notre santé?

2002-11-09 -

Les compléments alimentaires et le "Codex Alimentarius"

Nourritures pour bébés, les compléments alimentaires et le ‘Codex Alimentarius’

Codex Alimentarius est le nom d’un corps de réglementation de qualité alimentaire à l’échelle mondiale et rattaché a l’Organisation de l’Alimentation et de l’Agriculture des Nations Unies – l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Des délibérations du comité chargé du développement des directives pour les compléments en vitamines et en minéraux ont commencées la semaine dernière à Berlin et ont montrés des progrès en ce qui concerne l’approche d’évaluation des risques afin de réguler les vitamines et les minéraux. Ceci est un progrès positif car les accords importants qui ont persisté dans le passé pour une approche basée sur la AQR (RDA) aurait eu des conséquences désastreuses pour les consommateurs et l’industrie, mais particulièrement sur la santé publique dans le monde.

Deux jours avant l’ouverture du débat qui durerait une semaine, du 4 au 8 novembre 2002 à Berlin, la Fondation du Dr. Rath avait organisé une importante conférence, qui comptait plus de 2500 participants, et où les résultats d’études scientifiques ont étés exposés. Les études scientifiques et les résultats de particuliers prenant des compléments en vitamines sur l’ordonnance du Dr. Rath ont prouvé l’importance fondamentale de changer d’une approche pharmaceutique, fondé sur les symptômes des maladies, à une approche nutritionnelle ; une approche au niveau cellulaire. Peut-être est-il encore plus important que la conférence du Dr. Rath a rassemblé un nombre de représentants d’organisations de plusieurs pays, qui étaient tous concerné par la préservation de la liberté de choisir les méthodes naturelles de prévention et de traitement.

Deux jours plus tard, le matin même où la réunion officielle de Codex a été ouverte, beaucoup des participants de la conférence du Dr. Rath ont manifesté devant le bâtiment où avait lieu la réunion, ils ont bruyamment revendiqué que leur choix de santé soient respectés.

Entre temps, les délégués d’environs 50 des pays membres de Codex ont commencé à délibérer sur les normes qui devraient être adoptés pour les nourritures de bébés. Sur ce sujet, les accords étaient aussi insaisissables que les années précédentes, peut-être était-ce encore plus difficile cette fois-ci. On peut observer le sujet primordial de la mondialisation, habilement condensé dans le « microcosme » de Codex, visible à tous. Les industries multinationales pharmaceutiques et de l’alimentation, avec le soutient d’un certain nombre de pays industrialisés, essayent d’ouvrir la voie à la vente libre et mondiale de leur produits. La plupart des pays en voie de développement et des défenseurs du consommateur s’opposent fortement à cela, ils pensent que la meilleure nourriture pour un bébé est le sein de sa mère. Les nations en voie de développement pensent qu’ils ne devraient pas être forcés, par un corps international de réglementation de qualité alimentaire, à accepter des nourritures pour bébé qui sont trop chères pour la plupart de leur population qui souffre déjà de famine et qui, d’un point de vue nutritionnel, ne valent pas « le produit d’origine naturelle ».

Ces nations sont inquiètes que leur nourriture traditionnelle, leur nourriture naturelle et particulièrement la pratique du sevrage au sein, disparaissent à cause des capacités qu’ont les multinationales à faire des promotions. C’est une inquiétude compréhensible lorsqu’on prend en compte « les progrès » de la civilisation auxquels le Tiers-monde a été soumis par la colonisation durant la majorité des deux derniers siècles. Leurs économies sont en crise malgré les mesures, et certains disent à cause des mesures d’ajustement structural, auxquelles ils ont été contraint par le FMI – le Fond Monétaire International - et la Banque Mondiale. Leur agriculture ne peut pas se développer car la production locale ne peut pas aller à l’encontre des subventions de l’agriculture données par des empires économiques comme les Etats Unis et l’Europe à leur propre fermiers. Il semblerait, qu’après un long sommeil, les pays en voie de développement se réveillent et sont en train de résister. Ils ont perçu qu’on leur imposait des standards fait en faveur des industries mondiales comme pour rétablir la domination coloniale de la part des nations industrialisées.

Compléments en vitamines et en minéraux

Des jours de délibérations ont fait surgir très peu de progrès. Vers la fin de la réunion de trois jours, le thème des compléments alimentaires était une fois de plus à l’ordre du jour. Bien que le thème des compléments diffère en beaucoup de points de celui des nourritures pour bébé, les mêmes inquiétudes prédominaient avec les nations en voie de développement. Ils voyaient les compléments en vitamines et en minéraux comme un autre « bienfait » qui leur était accordé par les multinationales qu’ils haïssaient ; les géants pharmaceutiques et alimentaire mondiaux. Nous devons voir les discussions de Codex sur les compléments alimentaires dans ce contexte.

La première proposition d’une directive pour les compléments en vitamines et en minéraux, faite en 1994 par la délégation allemande de Codex, cherchait à étendre la philosophie de contrôle de cette nation et de beaucoup d’autres pays de l’Europe continentale, au monde entier. L’avant-projet proposait fixer des limites strictes sur la composition et la puissance de ces nourritures extra nutritionnelles, qui relègue tout ce qui excède la dose « nutritionnelle nécessaire » au monde de la médicine ; un monde qui, aujourd’hui, est visiblement dominé par des intérêts pharmaceutiques.

A vrai dire, quelques progrès ont été fait durant les années, au moins au niveau des doses, et vis à vis d’un accord qui devait préserver les droits du consommateur afin que celui-ci puisse choisir de quelle façon il prend soin de sa santé. Le plus souvent, des consommateurs voient leur besoins nutritionnels d’une façon sensiblement différente des « recommandations officielles », et il en va de même pour certains docteurs, dont témoigne la recherche du Dr. Rath, celle de Linus Pauling et beaucoup d’autres.

Approche scientifique des limites

Très tôt dans cette discussion particulière de l’assemblé de Codex, l’importance d’une approche scientifique du règlement a été accentué par la FAO, l’Organisation de la Nourriture et de l’Agriculture, et la OMS - Organisation Mondiale de la Santé. La majorité des délégués approuvèrent qu’une approche de ce genre serait possible, voire désirable. Les analyses de risque et la gestion du risque, qui sont un nouveau secteur scientifique, font partie de ce genre d’approche scientifique. Pourtant, en ce qui concerne les compléments alimentaires, le Président Rolf Grossklaus a proposé de « protéger le consommateur » pour les quatre ou cinq ans à venir en instaurant des limites de puissance moins fortes et plus fortes pour les doses des produits, en attendant que les escadrons des gérants du risque décident de se dépêcher.

Deux possibilités devaient être traitées ; les limites basées sur la AQR (RDA) et les évaluations scientifiques basée sur le risque. Il est inutile de dire qu’aucun accord n’a pu être atteint, lequel on aurait pu suivre. Pendant que la plupart des nations industrialisées, qui incluent l’Europe et les Etats Unis, ont demandé une approche scientifique basée sur le risque, le sentiment parmi certaines des nations en voie de développement tel que l’Afrique, l’Asie, l’Amérique du Sud était que cela ferait entrer dans leur commerce une multitude de produits qu’ils ne pourraient pas contrôler ; c’est une division d’opinion qui rappelle la discussion sur les nourritures pour bébés.

En discutant le préambule de l’avant-projet des directives, il était étonnant que la délégué d’Afrique du Sud ai énergiquement défendu la libre disponibilité des compléments, même jusqu’à donner une raclé au participants pour ce qu’elle appela une approche hypocrite de la santé et même « un retour au moyen âge ». Face à des donnés scientifiques qui indiquent que l’utilisation des compléments pourraient potentiellement sauver des vies, Madame Booyzen a dit que Codex ne devrait pas penser à créer des limites sur des produits sans danger comme des compléments en vitamines et en minéraux. Elle suggéra, en citant des études scientifiques, que les compléments pourraient être utiles pour guérir beaucoup de maladies de civilisation, couramment appelées des maladies dégénératives, qui sont dues à une carence dans le corps de certain nutriments.

Ceci a été un nouveau développement encourageant, qui fût chaleureusement accueilli par des délégations non gouvernementales et les observateurs concernés par le choix du consommateur. Dans la discussion plus que mouvementée qui suivit, plusieurs délégations ont répété les paroles du représentant de l’Union Européenne, qui a sérieusement déclaré que tout ce qui a la qualité de prévenir la maladie voire guérir la maladie doit être considéré comme une médicine et par conséquent n’est pas compris dans le mandat de Codex, et ne fait pas partie des choses légitimement discutées par le comité de Codex.

Une contradiction évidente

La discussion a clairement montré une contradiction évidente et fondamentale qui est inhérente dans notre politique de santé: on dit qu’il faut manger des fruits et des légumes, même cinq fois par jour, pour rester en bonne santé et pour empêcher des maladies cardio-vasculaires et même le cancer, pourtant nous n’avons pas le droit de prendre les éléments nutritifs que nous cherchons sous forme de compléments pour obtenir le même résultat! C’est une autre façon de dire que « il y a un monopole pharmaceutique sur la médicine et la santé, il ne faut pas y toucher ». La nourriture n’a rien à voir avec la santé, selon cette vue tordue, et avant même d’obtenir des supports nutritionnels très forts, on doit d’abord tomber malade!
En respectant l’existence et la caractéristique prédominante de ce monopole pharmaceutique le comité de nutrition et d’aliments diététiques spéciaux de Codex ne pouvaient pas agréer en ce qui concerne le but des compléments. Après tout, les éléments nutritifs n’ont rien à voir avec la prévention, qui reste le territoire exclusif de la médicine pharmaceutique. Alors le préambule des directives proposées devait encore être discuté. Le Président Grossklaus a ensuite proposé de se concentrer sur le thème des limites de doses possibles afin d’obtenir une « protection » temporaire des consommateurs, mais il a trouvé qu’une assemblé avec des avis partagés ne pouvait pas faire une décision.

Quel est le bilan?

Le résultat de la discussion sur les limites de doses confirme notre soupçon d’un « jeu plus important » en coulisses, inconnu et inavoué par beaucoup des participants. Loin de se montrer digne de son accord fragile sur la nécessité d’introduire la gestion scientifique du risque en ce qui concerne les décisions que l’on fait sur la santé publique, les membres du comité étaient à nouveau divisés en deux camps opposés.

L’Union Européenne et ses états membres ont votés en faveur de la « seconde option », celle de laisser la science décider où la ligne de partage devrait être tirée entre ce qui est permis et ce qui ne l’est pas. Ils étaient soutenus par l’Australie, la Nouvelle Zélande, les Etats Unis, l’Afrique du Sud, le Japon, la Suisse, le Canada, le Royaume Uni et, remarquablement, par la Russie, la Corée et la Pérou. La Norvège a maintenu, au contraire, que ses citoyens ne devraient avoir accès à aucun complément en vitamines et en minéraux qui contiennent plus que la AQR (RDA), la dose recommandée qui est associée à une absence des maladies classiques de déficience, comme le scorbut, également appelé « la maladie des matelots ». Peu importe que le scorbut ait été éradiqué lorsque la marine royale britannique a commencée à suivre les conseils de James Lind, qui a dit que manger quelques citrons pourrait prévenir et même guérir la maladie redoutée. Les Vikings ont trouvé des alliés pour leur points de vue restrictifs au Brésil, en Indonésie, en Thaïlande, à Bénin, en Malaisie et au Nigeria.

En vue d’un tel désaccord répandu, le président du comité ne pouvait que céder et a proposé que les directives devraient « rester en étape trois » des huit étapes de la procédure d’approbation. Une fois de plus il a invité les gouvernements à mettre sur papier les commentaires sur le texte de l’avant-projet avant que, un plus tard, le comité considère le message à nouveau. Malheureusement , ou devrions nous dire heureusement, il ne restait plus de temps pour poursuivre les discussions.

En fin de compte, à plus d’un sens, les consommateurs et l’industrie d’aliments de santé, tout comme la médicine naturelle, ont été « sauvés par le gong ». Ce qu’il reste à faire, c’est une éducation répandue sur les propriétés bénéfiques voire même la propriété pour sauver des vies des compléments alimentaires. Bien qu’un an puisse paraître long par certains, il faut agir rapidement.

Codex, la mondialisation et le monopole pharmaceutique sur la santé.

Le problème devrait également être examiné dans un contexte plus large. Codex Alimentarius et ses directives proposées ne sont que « la partie émergée de l’iceberg ». Les discussions reflètent l’encerclement mortel de deux géants ; les industries mondiales pharmaceutiques et alimentaires alliées avec la « médicine de l’Ouest » d’un coté, et les traditions anciennes de phytothérapie et la « médicine traditionnelle » avec l’approche nutritionnelle la plus récemment développée de la « médicine cellulaire » de l’autre. En clair, l’affaire Codex ne peut pas se résoudre jusqu’à ce qu’on reconnaisse le fait que la médicine ne doit pas être monopolisée par un seul système unique.

On a besoin de traiter la santé d’un point de vue de pluralité, cela inclut rejeter l’insistance actuellement répandu des gouvernements de l’Ouest qui disent que : « les nourritures ne doivent pas être utilisés pour guérir ou prévenir aucune maladie ». Codex ne peut pas échapper à ses responsabilités vis à vis de notre santé en disant : « Nous ne nous occupons que de la nourriture », ou autrement dit, « La médicine ne fait pas partie de nos affaires » . Un équilibre doit être trouvé entre la prévention fondée sur la nutrition et les méthodes traditionnelles d’un coté, et les approches pharmaceutiques de la santé de l’autre.

La mondialisation de la santé publique sous la domination de notre type particulier de « médicine scientifique de l’Ouest » dominée par les pharmaceutiques mènera inévitablement à un élargissement du conflit que l’on observe dans ces discussions. L’insistance d’une approche centrée sur la pharmaceutique pour la santé s’est avérée être une perte tellement élevée que les gouvernements sont maintenant incapables d’en assurer les frais. Le système s’effondre, les populations de l’Ouest sont tuées par des fléaux qui sont liés à l’alimentation tel que les maladies cardio-vasculaires et le cancer ; tandis que l’utilisation des compléments alimentaires à des fins de prévention sont officiellement désapprouvés. En même temps, les produits pharmaceutiques correctement approuvés et prescrits sont devenus la troisième ou quatrième cause répandue de mortalité dans les nations « civilisées ».

Que faire?

Les autorités qui proposent une approche pluraliste à la santé doivent se réveiller et se mettre à travailler ensemble. Il ne reste que peu de temps. Un an, le temps qui passera avant que ce comité particulier de Codex se rencontre à nouveau, n’est rien dans le période de temps des développements législatifs. Pour l’amour de notre santé nous devrions défendre nos droits de choisir – bruyamment s’il le faut – de manger de vrais aliments, préférablement biologiques, d’utiliser des éléments nutritifs pour la prévention et de retourner à la médicine scientifique traditionnelle qui a fait ses preuves durant des millénaires et qui nous a bien servi. Nous devons combiner ces anciennes traditions scientifiques avec les nouvelles recherches et connaissances sur la biochimie. Mais nous devrions également nous méfier des « aventures scientifiques » telles que la modification génétique de notre nourriture, l’invention des médicaments « xeno-biotiques » toujours nouveaux et l’empoisonnement de notre environnement au nom de « désinsectisation » et de « désherbant ».

Mettons-nous à créer une grande alliance. Codex est l’étincelle, mais le vrai prix à gagner est notre santé, sinon la survie de nos enfants et des générations futures.


Rome
Josef Hasslberger
La Leva di Archimede

Source : Association de consommateurs pour la liberté de choisir. "Libres d'être en santé!"



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