Le palace "inutile" de Citizen Gates.

1998-01-12 -

Fiasco technologique et architectural de 50 millions de dollars

La maison futuriste que Bill Gates, le patron de Microsoft mais aussi l'homme le plus riche du monde, s'est fait bâtir au bord du lac Washington, près de Seattle, serait en grande partie un fiasco technologique et architectural, au point que Gates lui-même ne veut plus en parler, selon le quotidien français Libération.

Ce palace, évalué à plus de 50 millions de dollars, devait être le modèle de la maison du futur, où les machines et les objets se mettent d'eux-mêmes à votre service, où l'électronique et la domotique se combinent pour vous faciliter la vie. Or ce serait plutôt le contraire qui se produit. Il y aurait des dysfonctionnements, pour ne pas dire des bugs, dans la maison high tech de Bill Gates. Celui-ci avouait d'ailleurs, au dernier Comdex de Las Vegas, que «ça marche parfois», un euphémisme qui en disait long. Il a même pris le parti d'en rire : «Je suis le seul à pouvoir recevoir un message d'erreur quand j'essaie d'allumer une lampe.»
Deux architectes new-yorkais, dont l'un s'appelle ironiquement Paul Gates (sans parenté avec l'autre), ont commenté sans indulgence la mégalomanie architecturale du patron de Microsoft. Au sujet du laboratoire de domotique que devait être cette maison notamment, ils déclarent sans ambages : «On ne trouve ici aucune réponse convaincante à la question de savoir comment l'électronique changera notre façon de voir le monde ou de vivre. Bill Gates a tout le pouvoir et tout l'argent du monde pour explorer ces choses et se présente comme un visionnaire. Le manque total d'imagination dont il fait preuve sur le sujet est donc d'autant plus frappant. A moins que le vrai mode d'emploi secret soit le recours à un bouton "manuel", grâce auquel les invités se retrouveraient soudain livrés à eux-mêmes. La machine s'arrête et on allume les bougies.»
Entre-temps, la plus grande utilité qu'on voit à cette super-baraque est de faire parler de Bill Gates, dont les ambitions architecturales ne sont pas sans rappeler celles d'un certain William Randolph Hearst en d'autres temps (personnage qui a inspiré le film Citizen Kane d'Orson Welles). En outre, elle stimule l'industrie touristique à Seattle, car il y a une foule de curieux qui se paient des tours de bateau sur le lac Washington pour aller reluquer la fameuse maison du patron de Microsoft.

Source : Canoë


Article extrait du site Loribel.com.
https://loribel.com/microsoft/articles/1998-01-12.001.html